L'Abyssin / Sauver Ispahan (Jean-Christophe Rufin)

 

Voici 2 romans qui avaient tout pour me plaire: de l'aventure, de l'histoire, de l'exotisme... Et patatras la déception !

L'histoire: A la fin du 17ème (ou au début du 18ème, c'est flou), Jean-Baptiste Poncet, apothicaire exerçant aussi illégalement la médecine au Caire, est envoyé, officiellement, par la France en Abyssinie (l’Éthiopie actuelle) afin de soigner le Négus (alias le Roi des Rois) et officieusement, tenter de convertir celui-ci au catholicisme (il est chrétien). Bon j'espère que je ne vous ai pas perdus. Et pourquoi Poncet ? En fait, notre héros est amoureux d'Alix, la fille du Consul de France au Caire. Un amour fou. Quelques regards et crac, le coup de foudre. Il espère donc, à son retour, retirer assez de prestige pour convaincre son nigaud de père qui, bien sûr, ne se doute de rien (classique: le manant amoureux de la princesse). Évidemment rien ne se déroule comme prévu...

20 ans après, on retrouve Jean-Baptiste à Ispahan, capitale de l'empire de Perse. Cette fois, il apprend que son meilleur ami est prisonnier des Russes. Et là, sans hésiter, il décide de partir à sa recherche (prenez une carte et tentez d'imaginer ce que pouvait être ce voyage au XVIIIème). Pendant ce temps, la situation se dégrade en Perse. Les Afghans se sont rebellés et Ispahan est menacée...

L'auteur développe, tout au long de ces 2 romans, une vision humaniste incarnée par Jean-Baptiste Poncet et fait bien comprendre que la religion, la science, le pouvoir ce n'est pas bien. Soit...

Malheureusement, des personnages stéréotypés, des situations excessives gâchent les promesses du début. Pas ou peu de suspens (le héros est tellement astucieux qu'il se sort de la plupart des difficultés rencontrées et si malgré tout cela ne suffit pas, un concours de circonstances miraculeux lui permettra d'atteindre son but). On comprend vite que le héros et ses compagnons ne seront jamais irrémédiablement en danger. Vous me direz: et alors ? L'auteur prend soin de ses personnages. Je vous répondrai, pourquoi pas mais en route, il a oublié les lecteurs.

Et les points positifs ? L'écriture est fluide, la lecture agréable. Auxquelles s'ajoute un sens de la dérision qui fait souvent mouche. L'histoire, comme précisé à la fin de Sauvez Ispahan est basée sur des faits réels: par exemple, Poncet a existé et a été envoyé auprès du Négus, Ispahan a été assiégée par les Afghans.

Au final, comme vous l'avez deviné, ces livres, pourtant bien accueillis par la critique, ne sont pas mes livres de chevet. Peut-être suis-je trop exigeant, alors à vous de vous faire votre propre idée.