Du vent dans mes mollets

Au retour des vacances, Mr Rat et moi avons eu une soirée pour nous deux, pour aller au ciné !

Il a regardé ce qu'on jouait dans notre complexe et m'a dit qu'il pensait que je pourrais trouver mon bonheur (ce que j'ai traduit par "vas-y ma souris, je te laisse carte blanche !").

ça a été vite vu puisqu'il y avait un film avec Agnès Jaoui (que j'aime au point... d'avoir acheté son CD les yeux fermés chez Emmaüs pendant les vacances) et Isabelle Carré (que j'adore depuis "Beau fixe", c'est dire... et que j'ai même vue nue en vrai, au théâtre, tout à la fin de "Mademoiselle Else").

Pour commencer j'ai beaucoup aimé le générique de début qui présente les personnages à travers des dessins animés et résume rapidement le film sans encore nous permettre de comprendre.

Rachel est une petite fille étouffée par une maman tout de même très névrosée (Agnès Jaoui qui joue la femme empâtée une longue partie du film, on se dit "tiens, elle s'est empâtée" et on s'aperçoit quand son personnage va un peu mieux que non, en fait elle reste une très belle femme, avec de belles rondeurs).

Elle vit aussi avec son papa, Denis Polalydès, cynique mais qui se révèlera doux à la manière d'un Kad Merad ou d'un Darroussin par la suite. Le couple est fatigué, les parents sont assez indifférents l'un vis à vis de l'autre et parlent un ridicule mélange de français et d'anglais dès qu'il s'agit de l'enfant, dans l'espoir vain qu'elle ne comprenne pas.
Pour finir la famille compte une grand-mère maternelle (Judith Magre) ex-croqueuse d'homme et mère indigne qui est venue partager la chambre de Rachel après un AVC (et des déboires dans sa maison de retraite).

Aussi étonnant que ce la puisse paraître, Rachel n'est pas très épanouie, elle dort avec son cartable sur le dos, est angoissée par la mort, vérifie en rentrant que sa grand-mère embue toujours un miroir en respirant (et celle-ci lui fait de bonnes blagues en retenant son souffle pour l'entraîner à ne pas avoir peur le jour venu...).

On l'emmène voir une psychologue très chouette, mais c'est la rencontre avec une camarade de classe délurée à couettes, Valérie, élevée par une maman seule un peu bohème (Isabelle Carré), qui la sortira vraiment de cette triste vie.

Les deux petites filles jouent juste, sont ravissantes dans leurs tenues vintage des années 80 et d'une grande fraîcheur, même quand elles se "dévergondent". Les rappels de cette période sont nombreux et parlent forcément aux "enfants des années 80" (non mais... le club des amies de Barbie !!! ça faisait rêver, je me souviens).

Les personnages adultes principaux aussi sont de belles personnes (les personnages secondaires sont plus grand guignolesques), qui tracent maladroitement leur chemin en parallèle de cette belle amitié entre les enfants. On les voit louvoyer entre leur envie d'être aimé, leurs désillusions, leur sincérité, leurs élans, leurs limites...

J'ai passé un bon moment.

En sortant, Mr Rat (qui est un rockeur, vous vous en souvenez?) m'a dit "oui, oui... mais c'est toujours dans le même genre de films que tu  choisis, film français, tranquille, avec des "vrais gens"..."

Oui, c'est vrai. J'aime bien.

Comments

[boreale]

je vais le voir jeudi soir! j'ai hâte :-)