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Des souris et des livres !
3 juin 2012

Fille de Jephté (Naomi Ragen)

fille de Jephté

 

Petite, je me suis régalée des contes écrits par Isaac Bashevis Singer.

Puis, étudiante, j'ai habité un moment dans le douzième arrondissement de Paris, dans le quartier où se trouve la plupart des établissements de la fondation Rothschild. La bibliothèque de quartier (de la ville de Paris) était particulièrement riche en littérature juive. Et là encore, j'ai dévoré !

Alors quand j'ai lu la quatrième de couverture de ce roman, je n'ai pas pu résister...

Une jeune juive orthodoxe américaine, belle, riche, épouse, à la demande de son père un étudiant israélien particulièrement brillant, promettant de devenir un grand érudit. Ainsi, elle permettra à la dynastie des Ha Lévy (dynastie de sages estimés, mais décimés pendant la Shoah), dont elle est la dernière héritière, de ne pas s'éteindre, et à son père d'accomplir son devoir en poursuivant l'histoire familiale.

Elle se trouve déracinée dans un monde diamétralement opposé au sien, d'une austérité mortifère, et avec un mari qui, incapable de la comprendre tant leurs repères sont différents, la malmène, puis la maltraite, trouvant rapidement une satisfaction malsaine dans le fait de l'avilir.

J'ai trouvé cette partie vraiment intéressante. Elle m'a parlée, on va dire. Je trouve que les mécanismes d'entrée dans la violence sont plutôt bien décrits (et l'auteur explique en prologue qu'on ne parlait pas de la violence conjugale dans les milieux juifs orthodoxes avant qu'elle ne le fasse, qu'on lui en avait tenu rigueur, mais que, depuis, les choses évoluaient doucement). Et puis on suit le personnage principal dans sa descente aux enfers,  on sent en elle une force de vie incroyable, on a envie d'y croire... Et la première partie (le roman en comporte deux) prend fin, de façon brutale.

J'ai trouvé la seconde partie bien décevante. Les "défauts" de la première partie (supportables au début) y sont accentués.

Les personnages, surtout les "bons" sont trop beaux, trop dans les clichés de beauté (la juive aux cheveux noirs noirs et aux yeux étonnamment clairs, l'irlandaise rousse volcanique...), on a l'impression  de lire du Danielle Steel ou du Mary Higgins Clark dès que l'auteur en décrit un. Déjà, ça me dérange.

L'héroïne est trop parfaite, et, lorsqu'on cherche à la dévergonder un peu, pour complexifier le personnage, je suppose, ce n'est pas très crédible, pas cohérent avec ce qu'on en connaît. (sans compter qu'elle vit toujours dans un luxe inouï même quand elle est censée ne plus rien avoir, hum hum... Dans les livres aussi, j'aime les histoires de vrais gens).

Et dernier détail : il y a deux gros rebondissements dans l'histoire et... j'ai vu venir les deux: le premier parce que je l'espérais très fort et le deuxième... parce que c'était le seul moyen d'arranger la situation, aussi improbable soit-il.

Bref, j'ai lu ce livre avec plaisir au début, j'y ai retrouvé ce dépaysement qui me touche toujours et... il a le mérite d'exister. Mais il y a quelques "mais" tout de même ! C'est un premier roman de cet auteur, je tenterai peut-être un autre dans quelques temps.

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